Quand je suis arrivé au Québec en 2014, je n’avais aucune information sur les différents comptes bancaires existants.

Je ne m’étais pas vraiment interrogé sur le sujet pour être honnête et par chance, lors de mon premier emploi dans une grande banque québécoise, mon manager était très intéressé par l’investissement… J’ai pu alors progressivement m’informer auprès de lui sur le fonctionnement des CELI, REER, et autres comptes. 

Avec du recul, ces informations m’ont énormément aidé à comprendre le système bancaire québécois, à placer mon argent efficacement et à optimiser mes investissements.  

Si les banques fonctionnent globalement comme en France, les comptes réglementés par l’état ont de nombreuses différences qu’il est bon de connaître quand on arrive de France (et qu’on se contente depuis des années du livret A 😊).

Dans cet article je vais donc vous présenter les deux comptes les plus importants à mes yeux, le CELI et le REER, avec leurs caractéristiques mais aussi quelques astuces pour les optimiser.

J’espère ainsi vous apporter en quelques lignes les informations que j’ai mis quelques années à regrouper!

Le CELI

 

En quelques mots, le CELI, c’est : une très belle invention 😊

CELI signifie Compte Epargne Libre d’Impôt et comme son nom l’indique, il est totalement exonéré d’impôt.

Cela signifie que les revenus (plus values et/ou dividendes) que vous toucherez de l’argent que vous aurez investi via ce compte seront totalement exonérés d’impôt !

En gros, le CELI est un paradis fiscal !

Si on le compare à un compte français, le CELI est un Livret A dont les fonds peuvent être placés sur des produits qu’on choisit, pour obtenir un meilleur rendement que le misérable taux de 0,5% proposé par l’état français 😅.

Ou encore, ça pourrait être à un PEA (Plan Epargne Actions) qui aurait un avantage fiscal dès la première année, à 0% d’imposition (contre 5 ans de détention et 17.2% pour le PEA français)

Bref, c’est un compte qui regroupe de nombreux avantages.

La seule condition à respecter pour profiter de cet avantage fiscal est de ne pas dépasser un certain plafond.

En effet, le montant placé sur un CELI ne peut pas dépasser 75 500$ en 2021 si vous aviez 18 ans et étiez résident canadien à sa création, et un plafond supplémentaire s’ajoute chaque année (5 500$ de 2016 à 2018, 6 000 $ de 2019 à 2021 ).

De quoi mettre déjà un bon petit pécule de côté.

Quelques informations importantes à connaître à propos du CELI :

  • Les droits inutilisés les années précédentes peuvent être utilisés sur l’année courante (si vous n’avez placé que 4 000 $ sur votre CELI en 2021, vous pourrez placer en 2022 les 2 000 $ qui manquaient pour atteindre le plafond de 6 000$).
  • Les retraits de l’année précédente sont à nouveau cotisables sur l’année courante.
  • Vous pouvez ouvrir des CELI dans plusieurs institutions différentes. A vous de vous assurer que la somme des montants versés sur chaque CELI ne dépasse pas le plafond maximal autorisé (sous peine de pénalités). Ainsi, vous pouvez ouvrir un CELI dans votre banque habituelle, un second CELI chez un courtier pour acheter des actions, un troisième pour le régime d’achat d’actions de votre employeur s’il en propose un, etc.
  • Si vous êtes expatriés et que vous décidez un jour de rentrer en France (ou ailleurs), vous pourrez conserver votre CELI pour que l’argent continue de travailler, mais vous ne pourrez par contre plus y cotiser. 

Le CELI est donc un superbe outil pour placer de l’argent et l’investir à l’abri de l’impôt.

⚠️ Mais surtout, une fois l’argent viré sur votre CELI, pensez ensuite à l’investir ! ⚠️

Trop de gens (surtout quand on vient de France et qu’on a le réflexe « livret A ») pensent que le CELI est un produit d’investissement en soi et que transférer son argent dessus suffit. Mais se contenter de cela ne vous rapportera rien et vous passerez à côté de l’avantage majeur du CELI qui est l’exonération d’impôt sur les plus-values/dividendes.

Pour investir votre argent, il vous faudra choisir un ou plusieurs produits financiers à acheter à l’intérieur de votre CELI : fonds communs de placement, actions, ETFs. Vous aurez un large choix.

Je vous invite comme d’habitude à bien identifier votre profil d’investisseur et à vous tourner vers un professionnel pour savoir quel produit vous correspond le mieux en terme de risque / rendement.

Et si vous vous sentez bien à l’aise pour investir par vous-mêmes, je vous invite à lire ou relire mon article sur comment débuter en bourse avec les ETF.

Le REER

Le REER, pour Régime Enregistré d’Epargne-Retraite, est un autre type de compte enregistré (enregistré = réglementé par l’état) qui est dédié à la préparation de votre retraite.

Si vous avez 30 ou 35 ans et que la retraite vous semble être dans plusieurs siècles, je vous conseille de vous pencher quand même sur le REER. Car plus tôt votre argent travaillera, mieux ce sera… parole de frugaliste 😊.

Le REER va donc vous permettre de placer de l’argent et, en contrepartie, le montant de ce placement sera déductible de votre revenu annuel imposable de l’année suivante (ou de l’année courante si la cotisation est faite dans les 60 premiers jours de l’année). Cela signifie que vous obtiendrez ensuite un retour d’impôt environ égal au montant versé sur votre REER * votre taux marginal d’imposition sur l’année.

Ex : vous placez 10 000 $ sur votre REER et votre taux marginal d’imposition est de 37.12%, vous obtiendrez un retour d’impôt d’environ 3 000 $. C’est un résultat approximatif car le pourcentage de retour d’impôt n’est pas fixe ni totalement égal à votre taux marginal d’imposition, il dépend de votre revenu imposable et du montant que vous versez sur votre REER.

Pour estimer plus précisément votre retour d’impôt, vous pouvez utiliser des calculateurs en ligne comme celui-ci

Le principe du REER est de ne pas payer aujourd’hui l’impôt sur l’argent placé mais de le reporter dans le futur au moment du retrait de cet argent, à votre retraite. Votre taux d’imposition étant en général moins important à la retraite, vous paierez alors moins d’impôt sur les sommes placées. 

Et surtout, ce retour d’impôt pourra ensuite par exemple être placé sur votre CELI et travailler à son tour à l’abri de l’impôt !  De quoi mettre en place un effet boule de neige intéressant. 🙂

Quelques informations supplémentaires à connaître à propos du REER :

 

  • Comme pour le CELI, une fois votre argent viré sur votre REER, n’oubliez pas de l’investir sur des produits financiers pour qu’il travaille et vous rapporte.
  • Les cotisations inutilisées des années précédentes sont comme pour le CELI utilisables sur l’année courante.
  • Le montant que vous pouvez cotiser sur l’année courante est également disponible sur votre espace en ligne de L’ARC ou peut vous être communiqué par votre employeur.
  • Vous pouvez retirer l’argent placé sur un REER pour des situations exceptionnelles sans payer d’impôt, comme l’achat de la résidence principale (RAP) ou pour vous payer une formation… dans ce cas vous devrez par contre « rembourser » le montant retiré sur les années suivantes. 
  • Votre employeur propose peut être un REER dit collectif. Il s’agit d’un REER sur lequel vous pouvez cotiser automatiquement à chaque paie et en général, votre employeur contribue lui aussi à hauteur d’un certain pourcentage. Je vous encourage à vous renseigner auprès de votre employeur et de profiter de ces opportunités souvent très intéressantes.
  • Le REER est l’équivalent du PER (Plan Epargne Retraite) lancé en France en 2019.
  • D’ailleurs, si vous êtes expatriés et que vous décidez un jour de rentrer en France (ou ailleurs), vous pourrez retirer l’argent de votre REER au bout de 2 ans avec une retenue d’impôt qui dépend du montant retiré et de la province de résidence. Pour le Québec, il semblerait que le taux d’imposition forfaitaire soit de 25%. Vous me direz alors que ça ne vaut pas le coup d’investir dans un REER si c’est pour payer 25% d’impôt au retrait, mais je pense au contraire que le REER est un excellent moyen de placer son argent régulièrement, de le faire travailler et de faire travailler le retour d’impôt que vous obtiendrez chaque année. Cela aura un effet boule de neige positif, plus intéressant que si vous aviez placé votre argent directement sur un compte comptant classique (en imaginant que votre CELI est plein).

 

Quelques bonnes pratiques

 

Vous vous demandez peut être comment utiliser ces deux comptes au final ? Lequel prioriser ? A partir de quand ouvrir l’un ou l’autre ?

Déjà, commencez dès que possible, au moins pour le CELI 🙂.

Ensuite, cela dépendra de votre capacité d’épargne et de la source de vos revenus.

Plus précisément, si vous ne pouvez pas épargner chaque année plus que le plafond annuel du CELI (environ 6 000 $), contentez vous de placer votre argent sur votre CELI.

Si vous avez par contre les moyens de compléter votre CELI et d’épargner ailleurs également, favorisez alors un REER. 

Si votre taux marginal d’imposition est supérieur à 30%, le REER devient intéressant car il y a des chances que votre taux d’imposition à la retraite soit inférieur. L’intérêt de reporter l’impôt prend alors tout son sens. Dans le cas contraire, le REER a moins d’intérêt.

Si vous touchez un bonus annuel de votre employeur, il est intéressant de le placer directement sur votre REER car vous éviterez l’impôt forfaitaire sur les primes qui est de quasiment 40%. Et, si l’impôt a été prélevé à la source par votre entreprise avant le transfert sur votre REER, vous aurez alors un beau retour d’impôt… que vous pourrez à son tour placer sur votre CELI par exemple !

Enfin, si votre employeur propose un REER collectif et qu’il complète vos versements, n’hésitez pas, profitez au maximum de cette opportunité. 

 

En conclusion

 

Le CELI et le REER sont donc deux outils indispensables pour booster votre épargne si vous êtes résidents du Canada (ces deux comptes existent dans toutes les provinces du Canada).

Pour commencer, renseignez-vous sur ce que proposent votre banque et votre employeur sur d’éventuels opportunités d’achat d’actions via un CELI ou de cotisation à un REER collectif.

Ensuite, n’oubliez pas d’investir l’argent placé sur vos CELI et REER. Ces comptes ne sont en effet que des « enveloppes » dans lesquelles vous déposez de l’argent, mais il faut ensuite utiliser cet argent d’une manière adaptée à votre profil afin de le faire travailler efficacement.

Pour ensuite vous amener sur le chemin de l’indépendance financière 🙂

A bientôt! 🚀🚀🚀

Frugalman 

Avez-vous déjà un CELI et un REER ? Quels sont vos trucs et astuces pour les optimiser ? 

N’hésitez pas à partager votre avis et à suggérer des notions que vous aimeriez que j’explique sur le blog 🙂

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