Je vous annonçais dans mon précédent article bilan 2020 et objectifs 2021 de grands changements pour cette nouvelle année…
Après un suspens que j’imagine insoutenable, je suis heureux de vous annoncer que ma petite famille et moi repartons nous installer en France!!
Après six merveilleuses années passées au Québec, le retour au pays s’est imposé à nous pour plusieurs raisons que je détaille un peu plus bas.
Ce changement de vie aura forcément un impact sur mon objectif de retraite anticipée et je vais tenter dans cet article d’identifier les points positifs et négatifs d’une telle décision sur mon projet. Cela va aussi orienter les sujets que je traiterai sur ce blog, donc finalement ce choix vous concerne aussi ?
Petit retour en arrière
En 2018, cela faisait 8 ans que ma conjointe était arrivée au Québec, et moi 4 ans. A l’époque nous nous interrogions déjà par moment sur notre avenir… Avions nous encore envie de rester ? Pour combien de temps ? Serait ce le moment de rentrer bientôt ?
Pour ma part, le retour me paraissait encore trop précoce, j’étais là depuis moins longtemps que ma conjointe et je sentais que j’avais encore des choses à vivre ici au Québec, et aux alentours.
Afin d’arrêter de tergiverser, j’ai proposé à ma conjointe d’acheter un appartement et de prendre une entente avec la banque sur 3 ans (durée pendant laquelle le taux d’intérêt est assuré).
Cela nous engageait ainsi pour les 3 prochaines années et à la fin de ces 3 ans, nous pourrions alors rentrer avec la sensation d’avoir bien vécu notre aventure.
Finalement tout s’est déroulé comme prévu, nous avons vécu de nouveaux superbes moments et notre envie de rentrer s’est confirmée au terme de ces 3 ans. Elle s’est même accélérée depuis l’arrivée de notre bébé l’an dernier et la covid qui nous a empêchait de profiter de notre entourage en toute quiétude.
Le retour nous semble donc très naturel puisque présent dans nos têtes depuis plusieurs années. Et malgré les magnifiques moments vécus au Québec, il est temps pour nous de repartir vivre de nouvelles aventures en France.
Le projet
L’envie première est de retrouver notre cher pays qui nous manque pour de multiples raisons. D’abord, bien sûr, nos proches y vivent encore. Ensuite, de nombreuses choses nous manquent depuis ces nombreuses années éloignés. La bonne bouffe, le terroir, les vieilles pierres, l’histoire, la culture en général, la possibilité de se plaindre sans être rabat joie (oui oui ça manque à force ?).
La France a de nombreux défauts mais aussi beaucoup de qualités qu’on oublie vite quand on y vit depuis longtemps.
Nous souhaitons également profiter de ce changement de vie pour nous rapprocher de l’océan et commencer de nouveaux projets.
De mon côté, j’aimerais par exemple apprendre la voile, faire d’avantage de plongée sous marine et découvrir les côtes bretonnes qui sont très photogéniques.
Après avoir couru de grands marathons en Amérique du Nord, j’aimerais maintenant m’attaquer à ceux d’Europe et en profiter pour redécouvrir les grandes capitales en famille.
A moyen terme, j’aimerais enfin investir à nouveau dans l’immobilier et avoir mon propre studio photo. C’est un projet qui se développera sur plusieurs années et que je ne me voyais pas lancer ailleurs qu’en France.
Je ne manque donc pas d’envies pour cette nouvelle vie!
Avant le retour
Nous prévoyons donc de repartir début mai 2021.
Nous avons mis en vente notre appartement de Montréal début février et l’avons vendu en 6 jours dans un marché complètement fou, avec une plus value de 46% en 3 ans! (je détaillerai cet investissement hors norme dans un article dédié)
Quelques jours plus tard, je remettais ma démission à ma boss… le coeur léger! J’ai en effet connu une grosse baisse de motivation ces derniers mois à mon travail et l’idée de le quitter m’enchante énormément ?
Il s’agissait d’un job de bureau typique, dans lequel je ressentais un gros manque de challenges, d’intérêt et de sens. Je regretterai certainement de nombreux points de ma vie québécoise mais certainement pas mon job!
Je finirai à la mi mars, ce qui me laissera ensuite 6 semaines de congés pour finir les préparatifs et surtout me consacrer à des projets personnels, dont ce blog!
Ensuite, décollage et nouvelle vie!!
Ce que cela va changer pour mon projet
En soit, pas grand chose! Du moins… je l’espère ?
Ma détermination à quitter le monde des bureaux et la « rat race » reste intacte et j’estime toujours que cela sera réalisable d’ici 2 à 3 ans.
Cela dit, ce retour en France va apporter son lot d’inconnues :
- Ma future situation professionnelle. Je compte continuer à travailler dans l’informatique encore 2 à 3 ans. Le temps de retrouver mes repères en France, de relancer une nouvelle vie sereinement et de convaincre plus facilement les banques de m’octroyer quelques crédits… Mais cela lève plusieurs questions. Vais je trouver un emploi à la hauteur de mes attentes ? Quel salaire vais je toucher ? Arriverai je à épargner autant sachant que la France est un des pays les plus taxés au monde ? Je m’attends à gagner moins qu’à Montréal où les métiers de l’informatique sont bien rémunérés et surtout, où les prélèvements obligatoires sur salaire sont bien moins importants (environ 22% en France contre 7.5% au Québec, avant impôt sur le revenu)
- Les frais de réinstallation. Nous allons recommencer notre vie à zéro. Cela passe donc par se loger peut être temporairement au départ puis racheter des meubles, une voiture, vivre sur un seul salaire quelques temps peut être. Il est difficile d’estimer tous ces frais annexes à un retour en France mais ils se comptent en plusieurs milliers d’euros c’est certain.
- Le montant de nos dépenses mensuelles. Cela fait 7 ans que j’ai quitté la France. Même si j’ai une petite idée du coût de la vie sur place, j’ai du mal à estimer quel pourrait être le montant de nos dépenses mensuelles. Surtout dans une nouvelle configuration comme la nôtre, en famille, avec un enfant. Ce sera nouveau pour moi! Déjà, je suis certain que nous achèterons une voiture et que cela sera une source supplémentaire importante de dépenses récurrentes. De plus, le coût du logement me semble également plus cher qu’à Montréal. Entre un salaire moins élevé et des dépenses un peu plus importantes, je m’attends à un taux d’épargne moins conséquent dans les prochaines années. A suivre.
- Les délais pour trouver une nouvelle situation stable. Trouver un emploi, un logement, une garderie… Tout ça prend du temps, et si je ne trouve pas d’emploi rapidement, je devrai taper dans mon épargne petit à petit. Je compte prendre quelques mois de repos bien mérités, mais je ne veux pas non plus m’arrêter plus de 6 mois. Il faudra trouver le bon compromis.
Ces inconnues risquent de décaler de quelques mois l’atteinte de mon objectif final, mais pour réaliser notre souhait de retour au pays, cela en vaut largement la peine.
Ce que cela va me permettre
Tous ces changements m’excitent énormément. Je suis quelqu’un qui aime la nouveauté, l’inconnu et qui adore sortir de sa zone de confort. Je pense être servi dans les prochains mois, en recommençant à zéro, avec un bébé d’un an sous le bras!
Tout cela va certainement m’apporter beaucoup sur le plan personnel, et sur le plan financier, je vois déjà quelques points d’intérêt que ce changement de vie va faire apparaître. Des points que j’aurai l’occasion de développer dans des prochains articles :
- Adapter en France les bonnes pratiques d’épargne et d’investissement mise en place au Québec. J’ai découvert le frugalisme au Québec et j’ai eu l’occasion de m’inspirer et de partager avec de nombreux bloggeurs d’ici (Jeune retraité, Retraite 101, Save Long and Prosper, la Frugaliste futée entre autres). Je pense qu’avoir le point de vue d’un autre pays sur le concept peut m’aider à trouver et proposer des solutions intéressantes pour les mettre en place en France. Je pense en particulier à l’investissement en bourse sur lequel les Nord Américains ont une longueur d’avance sur les Français, bien plus tournés vers l’immobilier.
- Avoir une idée de ce que me rapportent mes placements sans épargne mensuelle. Tant que je n’aurai pas encore trouvé d’emploi en France, je serai obligé de vivre sur mon épargne. Je suis curieux de voir comment évolue mon actif net pendant ces mois de congés. Est ce que je vais le faire chuter en flèche ? Est ce qu’il va stagner ? La réponse dépendra forcément de mon niveau de vie dans les premiers mois et des rendements de mes placements, mais cela me donnera certainement un bon avant goût et une première idée de la faisabilité de mon projet de retraite anticipée.
- M’orienter pleinement vers l’investissement en France. Je possède actuellement des biens et des avoirs en France et au Canada. Cela multiplie les comptes bancaires, les courtiers, les crédits, etc. Ce retour en France va me permettre de me focaliser sur des produits français d’un point de vue boursier (comptes titres, PEA, assurance vie, etc) et immobilier. En arrivant, je ne tarderai pas à ouvrir un PEA afin de prendre date. Je me renseignerai également sur les assurances vie et à moyen terme je commencerai à réfléchir au projet immobilier que j’ai en tête depuis quelques temps. Toutes ces étapes seront l’occasion de partager mon expérience et des informations qui vous seront certainement utiles également.
- Proposer des scénarios pour atteindre l’indépendance financière en France. Mon retour en France me permettra d’adapter pleinement ma démarche à la France et ainsi de proposer des plans vers l’indépendance financière correspondant au niveau de vie français. Je me baserai alors sur les paramètres français (salaires, taux d’imposition, prix des logements, coût de la vie, etc) pour vous proposer des stratégies encore plus adaptées et vous aider à réaliser vos projets selon vos ressources. Je n’oublierai pas pour autant mes lecteurs québécois ?. De nombreux conseils et bonnes pratiques frugalistes sont en effet communs à tous les pays!
- Comparer les systèmes des deux pays. Mon expérience dans les deux pays me permettra de lancer une série d’articles qui compareront les deux systèmes au niveau salaire, comptes bancaires, retraites, etc, et qui aideront les expatriés dans leurs finances personnelles. En arrivant au Québec, je n’avais jamais entendu parler d’un CELI ou d’un REER et trouver un blog d’un français qui vit au Québec m’aurait certainement beaucoup aidé à comprendre rapidement le concept.
Bref, je suis très excité par ce changement de vie. Et très heureux de retrouver notre cher pays, de le partager avec mon fils, de me rapprocher de nos proches et de me lancer dans des nouveaux projets dont je vous parlerai très vite ?
A bientôt!
Votre dévoué Frugalman ?
Et vous, avez vous déjà vécu un tel changement de vie ? Avez vous des conseils à partager pour un retour au pays réussi ? Aimeriez vous que je parle de certains sujets en particulier sur la différence entre les deux pays ?
Welcome back frugalman!!! J’ai hâte de découvrir également tes articles nous racontant ton retour en France. Étant français et ayant découvert ton blog et celui de JS Pilotte, je me suis toujours demandé si la retraite anticipée pouvait se faire dans notre pays extrêmement taxé. Tu en seras mon témoin privilégié ?Bons préparatifs de retour à toi et toute ta famille? amicalement Pierre
Merci beaucoup Pierre! Et oui beaucoup de taxes, prélèvements sociaux et impôts en France ? Mais je suis convaincu que ça reste possible malgré tout. En tout cas j’espère que mes futurs retours d’expérience pourront t’apporter des réponses. A bientôt!
Quand je suis rentré de mon expatriation thaïlandaise après 4 ans pour cause de covid. Ça m’a coûte 12000e. Et encore j’étais seul sans enfants. Voiture, déménagement, meubles, recherche d’emploi, caution etc… Les aides de l’état pour les expats existent pas. Une belle galère. Puis j’ai ensuite eu quelques aides bien que trop tard (apl, rsa, prime covid, 1% logement, visale etc…). Ma compagne n’en revenait pas qu’il soit possible de gratter autant de tous les côtés. Bref en un an j’ai récupéré mon épargne perdue lors de mon retour. Je profite maintenant d’un historique d’impôts vierge ce qui me donne droit à des aides Hyper intéressantes (328€ APL) alors que je gagne 3000€ par mois, allez comprendre… Me pacser ma permis de déclarer ma compagne avec moi et du coup énorme économie d’impôts (4000€). Bref tout ça pour dire que le retour est difficile mais nous expats avons des armes que les autres n’ont pas, notamment la débrouille.
Merci beaucoup pour ce retour d’expérience Gilles. Ca donne une super idée des pistes à creuser pour limiter les frais liés à un retour au pays. Je m’attends à beaucoup de dépenses aussi, difficilement estimables, et ça fera certainement mal sur le coup 😬😊 mais c’est notre choix! A bientôt
Salut Frugalman!
Je te souhaite un bon retour chez toi, dans la vieille Europe ? J’espère que tu trouveras en France la vie que tu désires. Continue tout de même d’investir dans des titres canadiens et américains si tu le peux! J’ai hâte de suivre tes projets immobiliers et ton parcours vers l’indépendance Financière dans tes prochains articles ?
Merci la Frugaliste futée!! Oh oui je vais garder quelques lignes au Canada et aux US pour sûr ? Je vais même garder mes CELI, CRI et REER qui sont majoritairement investis en Amérique du Nord. Au moins les premières années, on verra ensuite ?
La France est pas si mal même si je repartirai bien aux Emirats où j’ai passé 10 ans+. Sans payer d’impôts là bas atteindre FIRE était bien plus simple…
Bon retour et bonne chance !
Merci Yannick. Ouais ça semble plus compliqué en France qu’ailleurs d’atteindre Fire, mais je ne perds pas espoir, au contraire! Je documenterai mes conclusions et comparaisons ici 🙂 A bientôt